Où se situe la force dont on vante partout les mérites ? Est-elle seulement une manifestation de la puissance physique, du déchainement des éléments sur terre ou le pouvoir qui domine les plus faibles ?
Ce qui caractérise la force en son sens vertueux, c’est la capacité qu’a un individu de persévérer dans ce qui est important à ses yeux et qui respecte son prochain tout en lui permettant de se respecter lui-même.
Il use alors de sa force pour accomplir des actes en faveur de la multitude et dans le but d’édifier son âme.
La force est une vertu quand elle n’entre pas en conflit avec quelqu’un, quand elle n’est pas en opposition avec une autre puissance, mais qu’elle s’appuie sur la force de l’autre pour œuvrer dans la même direction.
En fait, la force n’exprime rien de la colère, rien de la puissance dominatrice et rien de l’affliction.
Elle est d’autant plus une force qu’elle est capable de se mesurer à elle-même et de ne jamais exploser.
C’est cela le tour de force le plus extraordinaire qu’il soit possible d’espérer de la manifestation de la force.
Réussir à se maîtriser et employer sa force à la construction d’un monde meilleur alors qu’on pourrait détruire ses semblables et réduire à néant l’espoir.
La force est aussi forte parce qu’elle ne s’évertue pas à lutter contre le mal, la guerre, la maladie ou la famine. Non !
La force devient vertueuse quand elle agit pour la paix, pour que les affamés mangent et que la guérison puisse être obtenue. La force œuvre toujours dans le sens des bonnes choses et jamais contre les mauvaises choses. Elle augmente en puissance l’action positive.
Et si on l’utilise pour lutter contre quelque chose, elle devient l’outil du mal, car elle renforce l’idée de vengeance, de mépris et de combat.
La force perdrait son temps et sa puissance à lutter contre les ténèbres, surtout quand on sait qu’il suffit de très peu de lumière pour que les ténèbres disparaissent.
La force est un pouvoir qui nourrit de l’intérieur l’être qui la possède.
Elle lui permet d’accomplir ce qu’il est et ce qu’il ressent de bon en faveur de ses semblables à la lumière de la sagesse et de l’amour.
On pourrait même ajouter que la force est le muscle de l’amour, elle est la puissance de bonté et de la bienveillance, elle est le nerf de la justice divine et la grâce de celui qui en fait un usage bienfaisant.
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