Manquer de foi envers quelqu’un est une trahison, c’est être infidèle à la parole donnée.
Notre identité est atteinte par cette trahison d’autant plus intensément qu’elle touche cette amitié.
L’amitié nous confirme notre existence, car nous comptons pour quelqu’un, mais elle est aussi une preuve de ce dont nous ne sommes jamais assurés : notre amabilité.
Nos amis sont ceux ou celles qui nous ressemblent, un autre nous-mêmes. Ils sont des miroirs, ou des doubles idéaux, c’est en eux que je reconnais ma propre image.
Nos amis nous rendent meilleurs, ils nous permettent de développer des talents ou des qualités souvent insoupçonnées.
Pardonner après une trahison
Sans diminuer l’importance de l’événement présent, il faut reconnaître nos failles et après demander à l’autre de les respecter.
Le deuxième tempo du pardon incite aussi à beaucoup de courage.
Nous ressentons la trahison et il faut alors l’exprimer et manifester un reproche à l’autre. De nommer la faute, d’exprimer sa douleur.
C’est alors que nous rétablissons un dialogue.
Ensuite vient l’éventuel troisième mouvement du pardon : dépasser la trahison, ensemble.
Nous pouvons aussi constater, si notre souffrance est niée par l’autre, que cette amitié est terminée ou que nous nous étions trompés sur les sentiments partagés.
À l’inverse, il peut nous faire part de ses remords.
S’il a compris notre fragilité, la nécessité qu’il fasse attention à nous, le chemin peut être alors repris ensemble.
La parole alors partagée dans les deux cas remet une marche vers l’avenir.
Si nous restons sur la faute impardonnable, nous sommes bloqués dans le passé, et paralysés.
Difficile à ce moment d’imaginer ou faire des projets pour de nouvelles amitiés.
Le pardon efface la trahison.
Si celle-ci est seulement basée sur le rapport du pareil au même la trahison est alors inhérente à l’amitié.
Elle peut être presque souhaitable. La relation d’alter ego entraîne un aboutissement logique : une saine séparation.
Pour que l’amitié dure, il paraît indispensable de sortir de ce jeu de miroirs pour reconnaître à l’autre son altérité.
Comme dans les relations amoureuses, l’amitié est souvent faite d’une idéalisation de l’autre.
Également comme en amour le temps du désenchantement arrive un jour, ce temps revêt une plus grande authenticité de la relation.
Le pardon, nous permet de sortir d’une conception infantile de l’amitié.
En acceptant l’autre dans sa complète différence, nous comprenons et acceptons que peuvent cohabiter, chez lui comme chez nous, des traits formidables et d’autres moins honorables.
Nous acceptons que cet ami puisse avoir une faiblesse et annulons de fait la perspective égoïste de ne l’apprécier en ami, uniquement pour les satisfactions qu’il nus apportera.
Nous vous souhaitons de grands pardons.
Pour aller plus loin :
« Les secrets de l’amitié » est un ouvrage à offrir à ses amis et à… s’offrir à soi-même.En savoir plus.
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