Inexistante dans la méthode Coué ou l’hypnose qui ont besoin de l’inconscient pour fonctionner, cette invite au travail de conscientisation du niveau transpersonnel devrait théoriquement être centrale dans les méthodes basées sur la loi de l’attraction.
Elle devrait l’être, mais comment le pourrait-elle pertinemment dans le cadre du développement personnel?
Comment concilier le développement personnel et la conscientisation du transpersonnel ?
Il n’est pas possible de réaliser qu’on ne fait qu’un avec le Tout… en continuant de cultiver le sentiment d’être séparé.
De toute façon, pas plus qu’il ne serait raisonnable d’élever un gratte-ciel sans avoir creusé les fondations, il n’est souhaitable de s’ouvrir à la conscience transpersonnelle sans être parvenu à un minimum de calme, de cohérence, de stabilité mais aussi de transparence et de souplesse au niveau personnel.
Un tel raccourci est toutefois possible, notez-le bien! Mais, on l’a dit et nous y reviendrons, ô combien dangereux!
Voyons, pour l’instant, comment les auteurs et les coaches, proposant une méthode basée sur la loi de l’attraction, parviennent à articuler les irréconciliables voies personnelle et transpersonnelle.
Dans ce domaine, on constate tout d’abord que, paradoxalement, l’offre la plus sérieuse au plan psychothérapeutique vient du psy personnaliste qui ignore purement et simplement l’aspect transpersonnel de la loi de l’attraction.
Pour lui, ce concept d’attraction n’est qu’une métaphore visant à rendre sensible l’impact déterminant de la pensée positive sur la réussite sociale et professionnelle.
Schématiquement, focaliser son attention sur les bénéfices que l’on peut retirer de chaque situation conditionne des passages à l’acte également focalisés sur les bénéfices, et entraine conséquemment des taux de réussite largement supérieurs à ceux que l’on obtenait en restant concentré sur le négatif.
La mécanique mentale mise ici en lumière est 100% rationnelle.
Quant à la méthode, elle revient, grosso modo, à une amélioration de la technique de Coué.
Elle exige simplement, en plus, une résolution des blocages psychopathologiques qui freinaient ou interdisaient jusqu’alors la réussite des projets.
Le «secret» de cette conception de la loi d’attraction réside donc essentiellement dans la mise en œuvre d’une méthode de développement personnel visant à réduire la névrose d’échec.
Mais bien sûr, la plupart des autres auteurs de méthodes n’ignore pas le coté transpersonnel de l’attraction.
Certains même, comme les adeptes du New-Age, ne tiennent pratiquement compte que de cet aspect et développent en conséquence des théories qui, pour le moins qu’on en puisse dire, n’ont plus les pieds sur terre.
Selon ces théories, la pensée positive émettrait, en direction de l’univers, des ondes qui attireraient vers l’heureux émetteur la fortune, l’amour et la santé, et cela, bien sûr, de manière tout à fait magique.
De ce point de vue simpliste, la loi de l’attraction s’apparente à une forme de religiosité postmoderne dans laquelle le bon Dieu est remplacé par l’univers, univers auquel il suffit de passer commande d’une nouvelle Ferrari pour être exaucé à plus ou moins court terme.
Ici nous nous retrouvons effectivement au stade des superstitions populaires autrefois orchestrées par une prêtrise avide de pouvoir, et aujourd’hui reprises à leurs comptes par d’avisés commerçants.
Apparemment un peu plus crédibles, différents auteurs envisagent la loi de l’attraction sous l’angle du nouveau paradigme scientifique, et notamment de la physique quantique et de son «champ unifié».
Bien que leurs arguments soient nettement plus étayés que ceux des tenants du New-Age, tout en restant plus ouverts sur le transpersonnel que ceux des psys personnalistes, les techniques qu’ils proposent font toujours appel à l’inconscient, ce qui les exclut indiscutablement de la catégorie des «conscientiseurs».
Les seuls conscientiseurs, en définitive, sont ceux qui s’inscrivent dans une démarche spirituelle, qu’elle se réfère à une Tradition – souvent Bouddhiste mais pas exclusivement – ou qu’elle soit autonome, laïque dirons-nous.
Là il ne s’agit plus de prier le mystérieux inconscient à travers l’imaginaire ou l’émotionnel, mais de conscientiser les fonctions psychiques profondes et de révéler les réalités ontologiques.
les adeptes New-Age ou «quantiques» de la loi de l’attraction
Dans la mesure où ils prétendent influer sur le karma, les adeptes New-Age ou «quantiques» de la loi de l’attraction devraient comprendre qu’il faut en percevoir la source au niveau transpersonnel pour parvenir à travailler en osmose avec lui.
Au niveau personnel on est en effet réduit à subir ce karma. Mais au niveau transpersonnel la conscience lui est consubstantielle.
Alors, mais alors seulement, il devient possible de manifester l’abondance en toute conscience. Car la conscience est la Totalité, et qu’il n’y a d’autre abondance que la Totalité.
L’ironie, c’est que l’appellation «loi de l’attraction», à ce niveau, n’est plus pertinente.
Pour qu’il y ait attraction, il faut qu’il y ait deux : l’un attirant l’autre.
Mais au seul niveau de conscience où l’on peut vraiment comprendre et appliquer ladite «loi de l’attraction», il n’y a qu’une Totalité.
Être conscient de la Totalité c’est être la Totalité. C’est être Un. Vous ne pouvez donc pas attirer l’échec ou la réussite, vous êtes l’échec ou la réussite.
Et comme ni l’échec ni la réussite n’existent, vous êtes ce qui est.
Donc, pour nous résumer, en s’inspirant de connaissances issues des Traditions spirituelles, mais en les interprétant à un niveau personnaliste, les théories et les techniques relevant de la loi de l’attraction – comme de nombreuses autres méthodes dites de développement personnel – créent une foule de confusions qu’il est très difficile de démêler.
Les moins graves consistent à vous laisser allécher par des promesses de «miracles» du genre «passez commande à l’univers de votre prochaine Ferrari»… et d’entreprendre une formation qui vous aidera simplement à être plus positif.
Mise à part la déception au constat que le Père Noël n’existe pas, être plus positif ne peut faire de mal à personne.
Mais les plus graves peuvent malheureusement déboucher sur des troubles psychotiques, lorsqu’un individu encore mal structuré use par exemple de techniques autrefois réservées à des yogis avancés mais aujourd’hui bradées sur le marché du développement personnel ou de la méditation à qui voudra bien les acheter.
Même si la plupart des méthodes de développement personnel sont issues des psychothérapies classiques, il ne faut donc jamais perdre de vue que beaucoup y mêlent des techniques spirituelles.
Pourtant, le public du vrai développement personnel n’exprime pas de grosses demandes thérapeutiques et ne semble pas non plus disposé à mener avec l’assiduité requise une quête authentiquement spirituelle.
En d’autres termes, même s’il souhaite se débarrasser de quelques complexes handicapants, résoudre quelques normoses gênantes et faire face au stress armé de la sérénité du méditant, il ne cherche ni à échapper à la folie ni à parvenir à la sagesse.
Il n’en va toutefois pas de même d’un autre public, s’accroissant en nombre de jour en jour.
Ce public, aujourd’hui encore plus ou moins statistiquement assimilé à celui du développement personnel, n’en est pas moins demandeur d’un certain développement transpersonnel ou, tout au moins, d’une spiritualité «light» qui ne passe sans doute pas par les exigences auxquelles se soumet l’ascète au fond de sa grotte himalayenne mais est d’ores et déjà symptomatique d’un besoin de dépassement de soi.
C’est à l’attention de ce public qu’un transpersonnaliste américain, Ken Wilber, à fait un remarquable travail de discrimination entre les différents niveaux de conscience et les thérapies qui leur correspondent.
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